Emuyl arriva pour la suite des cours sur la langue bretonne. Les cours qui allaient suivrent allaient être quelque peu différents des autres et n'allaient pas fonctionner de la même facon. Les notes du tableau auraient une synthaxe différente mais elle esperait que ses élèves puissent comprendre.
"Mes chers élèves,
Ce cours dont je vais vous faire l'annonce n'a rien à voir avec les cas precedents. Les cours de bretons qui vont suivre s'interesseront principalement au vocabulaire breton en fonction d'un thème précis. Le thème d'aujourd'hui est: le bar.
je n'ai pas besoin de vous en expliquer les raisons puisque vous etes les piliers des tavernes."
Elle se mit soudain à rire.
" Je vais donc effectuer mon cours. Mais avant je voudrais rappeler, que si le moindre élève apprecie un thème comme l'amour, l'amitié, le jardin ou autre il est bien sur apte à venir m'en donner l'information pour que je puisse faire un cours qui l'interesse. Si vous n'avez pas d'objection je vais commencer mon cours."
Le bar
Ce bel et convivial endroit se dit an davarn ou an ostaleri, on reconnaîtra facilement l'origine commune au français "taverne" et "hôtellerie" ; à remarquer que le gallois dit également tafarn. Le maître des lieux est an ostiz, ou an tavarnour, qui correspond à tavernier. Le mot tavarn a également donné le verbe tavarniñ, rester traîner dans les bistrots.
Les débits de boissons connaissent aussi quelques appellations populaires imagées telles que : ar chapel "la chapelle". Du temps où la messe était courue, il était courant d'entendre dire : emañ ar merc'hed en iliz hag ar baotred er chapel "les femmes sont à l'église et les hommes à la chapelle". Autrefois l'enseigne des cabarets bretons était un bouquet de lierre : ur bod iliav, c'est pourquoi on appelait le bistro chapel ar bod iliav, la chapelle du bouquet de lierre ; certains fidèles y faisaient de nombreuses dévotions... Pour rester dans le ton, le comptoir se dit plaisamment an daol santel : la sainte table.
Phrases usuelles
Petra 'po ? qu'est-ce que tu auras ? (= qu'est-ce que tu bois ?).
Petra a yelo ganit ? Quoi ira avec toi ? (= qu'est-ce que tu prends ?).
Ur banne 'po ? tu auras un coup ?
Deomp da riñsañ unan, allons en rincer une (= allons boire un coup).
Ma zro zo, c'est ma tournée.
Sach war da vanne ! tires sur ton coup ! (= creuses !).
Les coups à boire
Le coup à boire se dit couramment banne ou bannac'h. Il a donné les verbes banneata, boire de multiples coups, et eilbanneañ, boire un deuxième coup.
Le coup de l'étrier, le dernier que l'on boit avant de se quitter se nomme ar glac'harig : le petit chagrin. An digor-kalon, l'ouvre-coeur (= l'apéritif). Quant au digestif, notre bon lambig local, il connaît une quantité d'appellations : melenog, le jaune ; Marc'harid, Marguerite ; louarn kammm, renard boiteux, etc.
La piquette, piketez, a un autre nom : jamezenn ; il vient de l'adverbe français "jamais" parce-que quand on en tire du fût, on a soin de la remplacer par une quantité égale d'eau, ce qui fait qu'elle ne diminue jamais.
Expressions
Kleuziañ gwer, creuser des verres (= les boire).
Ober bos, faire bosses (= boire à crédit, faire un croum, une ardoise).
Proverbes
Muioc'h a dud a vez beuzet er gwer eget er stêr => plus de gens se noient dans les verres que dans la rivière.
An hini a ziwall e sec'hed a ziwall e yec'hed => celui qui maîtrise sa soif maîtrise sa santé.
Vocabulaire
Verre = gwer
Boisson = evaj
Alcool = alkol
Ivrogne = mezvier
Santé = yec ‘hed
Repas = pred
Taverne = tavarn
Tavernier = tavarnour
Bouteille = boutailh
Lever son verre = sevel e gwer
Ivre = mezv
Rire = c’hoarzh
Joie = levenez
A cœur joie = a galon laouen
Chope = mell gwerenn
Amitié = mingnoniaj
Bière = bier
Tisane = tizan
Fête = gouel
Une boisson chaude = ur bannac ‘h traou tomm
Sous l’effet de la boisson = tommaet dezhañ