Emuyl arriva dans sa salle de classe avec une nouvelle leçon mais cette fois ci de littérature. Elle resta assise derrière son bureau sortant les affaires dont elle avait besoin en l'attente d'élèves. Puis elle se leva et écrivit en gros le titre de la leçon. Et continua de rédiger ...
I- Les grands termes de la littérature.
1-La definition
La définition de la littérature en tant qu'ensemble d'œuvres à finalité esthétique est une conception assez moderne. En effet, auparavant, on avait plutôt tendance à attribuer le statut de littérature à des œuvres correspondant à des critères formels assez stricts.
Dans sa Poétique, Aristote, un des fondateurs de la critique littéraire, se concentre principalement sur la tragédie et l'épopée en instaurant des règles formelles régissant ces discours.
Par ailleurs, la poésie a souvent été considérée comme la forme littéraire la plus pure, dans laquelle l'esthétique de la littérature est présentée dans sa plus stricte simplicité.
2- Les différents genres
Cette littérature se compose autant d'œuvres religieuses que séculières, et constitue un champ d'étude riche et complexe.
Genres et formes principaux:
Chanson acritique ;
Chanson de geste ;
Hagiographie ;
Littérature bourgeoise : fabliau, sotie, farce et poésie ;
Littérature courtoise : roman et poésie ;
Moralité ;
Poésie : lai, virelai, pastourelle, ballade et rondeau ;
Théâtre : monologue, drame liturgique, miracle, mystère ;
Saga ;
Scolastique ;
Sermon et sermon joyeux.
Nous allons principalement nous intéresser à la littérature bourgeoise et courtoise.
II-Littérature bourgeoise
Le public populaire et bourgeois avait ses préférences pour des œuvres moralisantes, comiques ou satiriques, que l’histoire littéraire distingue sous le nom de littérature bourgeoise ou satirique. Il s’agit en général de courts récits qui dénoncent des abus. Ils parodient les romans courtois, ou bien représentent la vie des bourgeois et des paysans. Toutes ces œuvres s'adressent au public pour rappeler une exigence morale ou religieuse traditionnelle, pour dénoncer une faute, une erreur, un manquement.
1-Les Fabliaux
Ce sont de courts récits qui apparaissent dès de début du XIIe siècle et sont créés, dans la plupart, dans le Val de Loire. On les désigne aussi sous le nom de dits, exemples, lais. Les personnages favoris sont la femme rusée, le mari jaloux, le prêtre ivrogne et débauché, le paysan grotesque et borné. Le ressort de l’action est presque toujours une duperie. Le public auquel les fabliaux étaient adressés devait être très large, non seulement bourgeois et populaire, mais aristocratique aussi. Ce genre est caractéristique pour les mentalités de ce temps, représentant dans la culture l’élément humoristique, ce qu’on appelle «la part de rire»
2-La sotie
La sotie ou sottie est une pièce politique, d’actualité, jouée par les Sots ou les Enfants-sans-Souci. Les Sots fondent leur système de satire sur cette hypothèse que la société tout entière est composée de fous. Par-dessus leur costume, ils revêtent les attributs qui désignent tel ou tel état, telle ou telle fonction : le juge, le soldat, le moine, le noble, etc
3-La Farce au Moyen Age
Au XIIIe siècle, surtout en France et en Angleterre, on employait le mot « farce » pour parler des phrases insérées entre « kyrie » et « eleison » dans des litanies et aussi pour parler des passages en français ajoutés entre les phrases en latin en chantant l’épître. Plus tard, on commençait à l’employer pour décrire les interludes de jeu improvisé et farfelu joués par les acteurs au milieu d’un drame religieux au théâtre.
4-Poésie bourgeoise
Les sujets de la poésie bourgeoise sont empruntés au début à la poésie courtoise, mais peu à peu, un autre courant poétique se créé, répondant mieux aux goûts bourgeois. Les poètes bourgeois traitent le tracas de tous les jours, évoquent misère et joie, montrent un épicurisme et un espoir dans un avenir meilleur. Ils unissent à l'inspiration lyrique l'inspiration réaliste et satirique. Se mêlant au lyrisme personnel, le fameux esprit gaulois ajoute à la poésie bourgeoise une caractéristique spécifique: le refus de prendre trop au sérieux la solitude ou la pauvreté.
III-Littérature courtoise
Les œuvres courtoises expriment l'idéal chevaleresque, mais elles contiennent une nouvelle valeur : le service amoureux. L'appelation «courtoise» vient du mot «court» qui, en ancien français, désignait la cour seigneuriale. La cour imaginaire du roi Arthur dans les romans de la Table Ronde devient l'idéal des cours réelles : les habitudes raffinées et les beaux usages s'y imposent comme règle. La fidélité à une Dame, l'art de bien parler et chanter, la politesse, la générosité s'opposent, d'une part, aux manières grossières des guerriers et, d'autre part, deviennent signe de reconnaissance de la classe aristocratique. Aussi, les aristocrates, commencent-ils à s'orienter vers une littérature plus attentive au cœur et à l'esprit.
1-Le roman
Le roman est un récit, en langue romane (d'ou le nom de genre), écrit d'abord en vers octosyllabiques, puis en prose, où dominent les aventures fabuleuses et galantes. Ses sources ne sont pas françaises. Dès la fin du XIe siècle, des copistes remanient au goût du jour, sans souci d'anachronisme, des légendes antiques ou bretonnes, comme par exemple Le Roman d'Alexandre, Le Roman de Troie ou les récits sur les exploits du roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde. Ces œuvres remaniées représentent, en quelque sorte, la transition entre la chanson de geste et le roman courtois.
Dans les romans courtois tous les exploits chevaleresques ont pour but de plaire à la Dame du cœur et de faire valoir les qualités individuelles du héros. Le parfait héros courtois est toujours partagé entre l'aventure et l'amour. Le merveilleux chrétien et le surnaturel occupent une grande place dans le récit et en sont les éléments permanents. La nature et certains personnages sont décrits en détails. La vie matérielle y est présente aussi: la description des châteaux, des tenues, des tournois, des cérémonies, représentent une nouveauté par rapport au récit épique.
2-Poésie courtoise
Les poésies lyriques au Moyen Âge sont de véritables chansons : leurs strophes correspondent à une phrase musicale et un refrain est toujours présent. Leur rythme chantant est défini par l'accompagnement obligatoire d'une mélodie. Les origines de la poésie lyrique peuvent être recherchées dans les chants populaires et les danses.